Écrire sur ce sujet est un exercice difficile pour moi, car il évoque un lourd chapitre de ma vie. Les troubles alimentaires ont marqué des années de combat, de souffrances et d’hospitalisations répétées. Ce combat était celui contre moi-même, et que j’ai dû affronter pour essayer de comprendre ce qui m’arrivait.
Longtemps, ces troubles ont été qualifiés de « maladie moderne », un terme qui, à mon époque, était accompagné d’une incompréhension flagrante, surtout de la part de ceux qui nous entouraient. Les générations n’ayant pas les clés nécessaires à la compréhension de ces souffrances ajoutent une dimension supplémentaire à cette lutte, comme un double combat à mener, à la fois contre soi-même et contre l’incompréhension des autres.
L’image que nous avons de notre propre corps est un sujet d’une complexité infinie. Elle ne se résume pas seulement à un reflet dans le miroir, mais elle est le fruit d’une accumulation de notre passé, de nos blessures conscientes et inconscientes, et de nos bagages transgénérationnels. C’est comme l’ADN : cela fait partie de nous, même si nous ne savons pas toujours expliquer pourquoi. Ces blessures font partie intégrante de notre parcours, et, pour avancer, il est essentiel de les reconnaître et de les travailler.
À toutes les personnes qui traversent cette souffrance, je tiens à dire qu’il n’y a aucune honte à cela. Vous n’êtes pas seul.e. Il est primordial de se faire accompagner par des thérapeutes spécialisés pour sortir de cette vulnérabilité, et ainsi pouvoir redécouvrir et accueillir une nouvelle image de soi.
En tant que conseillère en image, mon rôle est de vous soutenir avec patience et bienveillance pour vous aider à renouer avec votre identité, aussi bien extérieure qu’intérieure. L’objectif est de parvenir à apprécier ce reflet, aussi doux soit-il, que l’on voit dans le miroir. C’est un chemin long et parfois difficile, mais chaque pas est un pas vers la guérison.
Pour ceux qui ont du mal à comprendre cette maladie, je vous invite à faire preuve de bienveillance envers vos proches. Le poids des mots est immense, et à ne pas négliger. Soyez patients, et si vous avez des difficultés à comprendre comment agir, n’hésitez pas à vous faire aider également. Quand vous assistez à la descente aux enfers d’un de vos proches, il est normal de se sentir impuissant. Mais comprendre comment accompagner sans juger peut vous aider.
Conclure un tel sujet n’est pas simple, mais j’ajouterais que chaque histoire est unique. Votre vécu est vôtre, et personne n’a le droit de juger vos ressentis ou la manière dont vous les exprimez. Soyez patient.e avec vous-même, et rappelez-vous que la guérison passe par la compréhension et la bienveillance, à la fois envers soi-même et envers les autres.
Marina